lundi 16 janvier 2012

Jour 9: Les girafes, les écoles et un resto chinois.

Souley nous en avait parlé lors de nos premières rencontres avec André en Moselle…


Les girafes de Kouré, les dernières de l’Afrique de l’Ouest. Notre rendez vous est pour ce matin. Grâce à Monsieur Vincent, nous avons pu louer à de très bonnes conditions un petit 4X4 avec chauffeur. Nous pourrions conduire nous même mais sur piste et hors piste, nous nous sentons peu à l’aise.


Salifou, the driver, nous attend à 8h, nous consacrons une demi heure à la chasse aux francs CFA, il faut ajouter que nous sortons de 3 jours de traque où nous sommes rentrés bredouille à l’hôtel. Aucun distributeur de billets ne fonctionnait pour nous. Et ce matin seul Visa a fonctionné. Echec et mast..ercard.


Nous prenons enfin la route N°1, principal axe routier du sud, plein est, direction Kouré à 60 km de la capitale. Un stop au bureau de la réserve, nous engageons notre guide, Salé et c’est parti. Les dernières girafes de l’Afrique de l’Ouest s’ébattent dans 116 000 ha, elles sont 310. Allons nous en croiser ? Nous comptons sur Salé.


Nous reprenons la nationale puis bifurquons à gauche, en piste !
Serions nous chanceux ? Quelques minutes plus tard, nous voilà quasi nez à museau avec une famille de 5 girafes, le papa, les mamans et les enfants !


Premières photos, c’est incroyable nous pouvons nous approcher à 10 mètres voire moins. Nous les observons, elles nous observent…Qui est le plus curieux ?


Voilà le premier contact réussi, nous sommes ravis et reprenons la piste. Nous nous arrêtons dans une village de cases rondes et avons la permission d’en visiter une.


Parfait pour en faire une chambre d’hôte 4 étoiles Luxe…tapis sur le mur circulaire, lit « à baldaquin » avec moustiquaire. C’est confortable, nous y dormirions avec plaisir.


Salé le guide indique à Salifou le chauffeur les directions à prendre, nous roulons sur piste et hors piste un temps certain avant de nous retrouver cette fois encerclés de girafes. Au moins une quinzaine dont 2 mâles en plein match amical. Lorsqu’ils se battent pour « de vrai », ils peuvent s’entretuer. Les mecs girafe se donnent des grands coups de cou qu’ils balancent vers l’adversaire qui reçoit cette fois les cornes avec élan.


Romann s’est fait une copine, incroyable, une girafe, moins farouche que les autres, alors qu’il lui tourne le dos, s’approche à quelques mètres seulement. Brève mais intense rencontre !


Le contrat est rempli, nous prenons la route du retour, mais aurons droit encore à un dernier troupeau d’une dizaine de mammifères. Total 30. Nous avons battu l’ambassadrice des Etats-Unis venue il y a 2 jours et qui en comptabilisait 23.


Salifou nous reconduit au Gaweye, petite trempette dans la piscine et notre ami Vincent nous récupère, avec Clément, avec qui nous faisons connaissance, pour une tournée des écoles de brousse dans la proche périphérie de Niamey. Nous assistons aux activités parascolaires organisées par le mouvement des compagnons éducateurs.


La bonne idée : des jeunes des villages, qui étaient en échec, sans emploi, encadrent les enfants hors du temps scolaire et proposent des activités ludiques et éducatives. Le GREF, Groupement des Retraités de l’Education sans Frontières, a contribué à la mise en place de ce compagnonnage chaleureux. Dans chaque école, les enfants nous accueillent, nous encerclent, nous saluent. « Bonsoir » (après 12h on dit « bonsoir), « bonne nuit » (après 18h on dit « bonne nuit »). Nous demandons si les enfants peuvent interpréter quelques chansons que nous enregistrerons : De la souris verte à l’hymne du Niger…


Nous passons de la classe payotte aux classes béton et commentons avec Vincent l’installation d'onéreuses latrines inadaptées aux habitudes locales.
La cour de la dernière école offre une vue exceptionnelle sur le fleuve.


Dîner rendez-vous au Dragon d'or, la bonne table chinoise de Niamey. C'est pas donné mais on y mange bien et surtout nous allons rencontrer la maîtresse des lieux, Winnie, originaire de Canton, mariée à un touareg qu'elle a connu en Chine alors qu'il y poursuivait ses études. La "Gong Li" de Niamey, ainsi surnommée dans les pages du passionnant ouvrage "Chine Afrique" nous raconte son parcours et son désir d'entreprendre, avec succès, au Niger. Elle possède 2 restaurants et une discothèque dans la capitale mais ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. Ajoutons d'autres business entre le Niger et la Chine.


Remercions au passage Kemal, français d'Algérie, qui a permis cette rencontre.

Cette journée bien remplie se termine en terrasse pour le coucher de soleil sur le Niger. Monsieur Vincent nous commande des « conjonctures »….une petite explication s’impose et on vous la fait courte. Dans la passé, lorsqu’on commandait la bière Niger Girafe, elle était conditionnée en grandes bouteilles vendues moins de 500 francs CFA. Quand les prix ont augmenté, la brasserie a préféré diminuer le volume sans dépasser le cap de 500 francs, prix psychologique. Lorsque les consommateurs s’en sont étonnés, il leur a été répondu que c’était « la conjoncture », c’est resté et la bière a été rebaptisée.


Demain c'est le dernier jour dont nous espérons profiter pleinement.

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